Le thème grec dans la presse périodique de Plovdiv pendant la période de la Roumélie Orientale

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Rumiana Komsalova

Abstract

La presse périodique à Plovdiv, la capitale de la Roumélie Orientale,
jouit d’une liberté plus grande que celle de la Principauté de Bulgarie, ce qui
explique pourquoi les tentatives de faire passer en justice des rédacteurs de
journaux n’aboutissent pas. La presse reflète tous les problèmes aigus de la
région. Elle accorde une importance particulière au thème des axes prioritaires
du développement de la région autonome: deviendra-t-elle un vilayet
turc ordinaire dont les communautés perdront peu à peu leur conscience
ethnique ou bien une de ces communautés affirmera-t-elle sa domination sur
les autres. Le thème grec focalise dans la presse les aspects de cette lutte. Si,
jusqu’au début du XIXe siècle, les Bulgares de Plovdiv s’efforcent de s’élever
au niveau spirituel et culturel de leurs confrères orthodoxes —les Grecs—
nous sommes en présence d’un nouveau processus: la redécouverte de
l’identité nationale. La supériorité numérique leur permet de “bulgariser” peu 

à peu toutes les institutions de la Roumélie Orientale et de transformer la
région en une “Bulgarie défavorisée” dont la tache principale consisterait à
s’unir avec la “Bulgarie favorisée”. Dans ce contexte, la minorité grecque a
toutes les raisons de redouter la dépersonnalisation ethnique et la discrimination
nationale. Aussi, sa tendance à s’opposer à la domination bulgare estelle
explicable. Les faits viennent démontrer que les situations extrêmes,
telles les campagnes électorales ne font qu’exacerber la confrontation. Et
pourtant, la tolérance ethnique domine dans l’ensemble, ce qui résulte aussi
bien de la cohabitation séculaire, que des principes démocratiques qui régissent
les Statuts organiques.

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