La bibliothèque de l’École hellénique de Plovdiv

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Nadia Danova

Abstract

La communication se propose le but d’analyser les catalogues de la
bibliothèque de l’École hellénique de Plovdiv, insérée dans le Codex de la
métropole. Le premier catalogue comporte l’inventaire des livres de l’école 

hellénique de Plovdiv de 1794, alors que le deuxième fut élaboré en 1830. On
attire l’attention sur quelques titres intéressants figurant dans l’inventaire de
1794. En premier lieu ce sont les deux tomes de l’ouvrage de l’éminent
représentant des Lumières grecques Iossipos Missiodakas Théorie de la
Géographie, l’un des plus remarquables ouvrages de la pensée grecque dans
le domaine des sciences exactes de cette période. Nous découvrons dans le
catalogue le titre de la géographie en trois volumes de Georgios Fatseas. 11
convient d’attirer l’attention sur la traduction grecque de l’Histoire, le célèbre
ouvrage du représentant des Lumières françaises, Charles Rollin. Les nombreux
dictionnaires que nous révèle le catalogue, facilitaient l’accès aux
différentes langues et cultures: hollandais, allemand, italien, etc. Le catalogue
témoigne de l’intérêt typique de cette époque pour les sciences exactes, de
l’ouverture de l’esprit aux acquisitions de la science mondiale et d’un élargissement
des horizons de la pensée. Le catalogue de 1830 contient des nombreux
ouvrages d’auteurs antiques dont certains sont édités aux premières
décennies du XIXe siècle par Koraïs. Dans l’école de Plovdiv, Koraïs est
représenté encore par un de ses ouvrages les plus révolutionnaires, à savoir
la “Prédication fraternelle” qui est une critique impitoyable contre l’ordre
existant dans l’Empire ottoman et avant tout contre la politique de compromis
du patriarcat de Constantinople. Nous découvrons dans le catalogue de 1830 le
titre d’un autre ouvrage qui avait agité les esprits du XVIIIe siècle: l’Apoiogie
de l’éminent représentant des Lumières grecques, Iossipos Missiodakas,
qui est une apologie de l’esprit des Lumières et de leurs principes révolutionnaires
dans le domaine de l’éducation, de la pédagogie et de la philosophie.
Nous découvrons dans le catalogue de 1830 le nom d’un autre éminent
représentant des Lumières grecques, Christodoulos Pamplekas, condamné par
l’Église orthodoxe pour sa critique du clergé orthodoxe. Ici, il est représenté
par son livre De la philosophie et des philosophes, contenant dans une traduction
grecque des articles fondamentaux de Y Encyclopédie de Diderot et
d’Alembert. La bibliothèque de l’école contenait aussi les ouvrages de géographie
et de mathématiques de Nicéphoros Théotokis, les mathématiques de
Méthodios Anthrakitis et de Konstantinos Koumas, de chimie et de physique
de Koumas, de géométrie et de métaphysique d’Eugenios Voulgaris. Nous
pouvons voir aussi des titres d’ouvrages d’Ant. Gazis et de N. Doukas. Nous y
remarquons aussi la traduction grecque des ouvrages du grand philosophe et
astronome français du XVIIIe siècle J. Lalande, du géographe allemand
Adam Gaspar. Parmi les ouvrages des représentants des Lumières européennes
traduits en grec, une place particulière dans ce catalogue occupent l’ouvrage
de Voltaire consacré aux querelles des Églises polonaises, édité en grec en 

1768 par E. Voulgaris, l’étique de Soave, l’oeuvre de Montesquieu sur la
grandeur et la décadence des Romains, la logique et la philosophie de Heinetius
et la métaphysique de Genovese. Les titres et les auteurs énumérés présentent
d’une manière très caractéristique les tendances dans la vie spirituelle
des Balkans où l’établissement des idées nouvelles s’est réalisé après bien
des efforts et des hésitations. En conclusion on revient au thème du rôle de
l’école hellénique de Plovdiv dans la formation de personnalités hautement
instruites pour leur temps comme l’éminent représentant des Lumières bulgares
Konstantin Fotinov de Samokov, Joakim Grouev, Vassil Čolakov et Damascènes
de Veles, qui ont occupé une place importante dans la vie spirituelle
du XIXe siècle bulgare.

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